Je sens que j’ai choisi le bon chemin
Roberta FAGGIAN, retraitée, 68 ans et divorcée, a choisi de vivre sans enfant, à la suite de problèmes familiaux. Elle a découvert le SAT avant de suivre le Processus Hoffman. Elle nous explique en quoi cela a changé sa vie et notamment ses relations.
Parlez-nous du chemin qui vous a mené jusqu’au SAT…
J’ai passé ma vie en quête de mon chemin de vie, un chemin spirituel. J’ai commencé à pratiquer le bouddhisme à l’âge de 35 ans, après une crise existentielle. J’ai toujours été dans la recherche et, petit à petit, je me suis rapprochée de SAT. Lorsque j’ai rencontré Claudio Naranjo et écouté sa conférence sur la vie et la mort, j’ai été étonnée par sa profondeur, sa philosophie de vie, les réponses qu’il a apportées par rapport à la souffrance humaine et la façon dont il est possible de trouver sa voie dans la vie grâce à la souffrance, qui est aussi une opportunité d’aller un peu plus au fond de soi-même ; c’est à nous d’en tirer bénéfice.
En 2018, après avoir suivi les 3 premiers modules du SAT, j’ai participé à un atelier exceptionnel sur la personnalité. La proposition de cet atelier (Caractère et accomplissement de soi, NDLR) était d’explorer comment des personnalités de l’histoire ont réussi à se développer en tant qu’être humain. Ce qui m’a le plus touchée, c’est que dans le personnage que j’ai choisi, Honoré de Balzac, j’ai vu des passages de ma vie reflétés, je me suis dit : « Je ne suis pas folle, il y a d’autres femmes à qui c’est arrivé ! »
Dès que j’ai rencontré Claudio, j’ai ressenti que c’était ce qui me convenait. Car la pratique bouddhiste n’était pas suffisante, j’avais besoin de professionnels de l’âme humaine pour comprendre mes tendances négatives automatiques. Le SAT et l’Hoffman, c’est un ensemble de tout : psychothérapie, mouvement corporel, travail de groupe, méditation.
Pourquoi ce besoin de suivre le processus Hoffman ?
J’en avais absolument besoin parce que mon histoire familiale a été très compliquée. Nous étions 5 enfants et nous avons décidé de ne pas avoir de famille. Donc pas de mariage et pas d’enfants. Donc c’est quelque chose que je devais faire pour sortir de la limitation héritée de ma famille et de toutes les souffrances qu’ils ont vécues dans leur histoire. Il fallait que je fasse quelque chose pour sortir de cette souffrance et la transformer en quelque chose de positif pour donner de la valeur à la vie de mes parents, à la mienne et, indirectement, à celle de mes frères et mes sœurs…
Nous sommes tous là pour quelque chose. Il y a toujours quelque chose à accomplir. Moi, j’ai quitté la maison à 19 ans pour devenir autonome. Ça a commencé par différents petits boulots, puis je suis entrée dans l’administration publique de Venise et j’ai fait mes études universitaires. J’ai ensuite passé des concours pour devenir enseignante en droit et économie, métier que j’ai exercé pendant 30 ans, dont 6 ans en Éthiopie dans une école italienne et dans un lycée français.
Comment avez-vous pris la décision de faire le Processus Hoffman ?
En participant aux Jeudis solidaires, au cours desquels il est notamment question du processus Hoffman. J’ai alors été marquée par le témoignage d’un participant plus âgé que moi. Je sentais que j’avais besoin de continuer dans la connaissance de moi-même et ce qui m’a convaincue, c’est l’âge de ce monsieur qui témoignait qu’il avait recommencé une nouvelle vie : il avait 72 ans. Je me suis dit : « Je dois le faire ! Je peux aussi le faire, ma vie n’est pas terminée ! ». J’ai suivi ainsi le processus Hoffman en juillet 2022 à côté de Bordeaux, à Yviers (1)
Quels changements avez-vous constaté ?
Je voulais comprendre des choses de mes relations amoureuses, par exemple pourquoi j’avais épousé un homme tellement plus jeune et marqué par une enfance tourmentée. Timide, insécure, doté d’une extrême sensibilité, j’ai compris que, peut-être, j’avais expérimenté les mêmes peines. J’ai commencé à me regarder avec plus de bienveillance. Car j’étais très dure avec moi-même et avec les autres. J’ai commencé à développer de la tendresse, un amour maternel, et à les cultiver. J’avais passé ma vie à le chercher à l’extérieur de moi, j’ai compris que c’est dans le monde intérieur qu’il faut travailler, c’est là où nous avons toutes les réponses. J’ai toujours des problèmes, bien sûr, mais j’ai davantage conscience que ces problèmes ont des solutions à l’intérieur de nous-mêmes.
Hoffman m’a procuré de nombreux outils et moyens utiles qu’il faut utiliser, car ce n’est pas au bout d’une semaine de stage que tout est réglé. Il faut utiliser ces techniques que l’on a découvertes pendant le processus et continuer à les utiliser et à les appliquer au quotidien. J’ai compris par exemple que je dois arrêter de comparer ma vie à celle des autres et cesser de considérer les personnes réalisées comme supérieures à moi, au lieu de les considérer comme des modèles à imiter.
J’ai arrêté de me sous-estimer, j’ai commencé à cultiver une estime de moi, même dans la vie affective. J’ai cessé de me dire que je ne suis pas capable d’aimer. J’étais quelqu’un qui ne savait pas exprimer ses sentiments et j’ai commencé à avoir ce courage. Je craignais de montrer ma fragilité, ma faiblesse, mes imperfections et j’ai compris qu’avant tout, il faut accepter nos propres imperfections. J’ai commencé vraiment à ressentir qu’il faut accepter l’imperfection humaine. Dans le passé je recherchais l’homme idéal, mais c’étaient des illusions perdues, comme dirait Balzac.
Comment se sont traduits ces changements ?
J’ai commencé à approcher les hommes d’une façon différente après le dernier SAT et surtout après Hoffman. J’ai rencontré des hommes de mon âge et commencé à engager des relations plus humaines, basées surtout sur l’amitié. Auparavant, je les regardais comme une possibilité de trouver l’amour de ma vie. Pour moi, c’est un changement énorme de considérer aujourd’hui l’homme comme un être humain et non pas comme un idéal. Avant tout, j’avais trop idéalisé mon père. Aujourd’hui, je suis plus authentique, moins sévère dans mon jugement, envers moi-même et envers les autres. Et j’apprécie de plus en plus le fait d’être seule, de voyager seule. C’est une opportunité d’avoir tous les sens ouverts et en éveil. J’ai eu dans ma vie deux vraies histoires d’amour, sinon j’ai vécu une succession d’aventures, vécues pour combler un besoin d’amour que je cherchais à satisfaire à travers des aventures sans lendemain.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Je me sens en paix avec moi, et même plus sereine. J’accepte davantage les autres tels qu’ils sont. J’ai terminé le processus Hoffman en juillet dernier, je me sens déjà beaucoup mieux. Je sens que je suis sur le bon chemin, que j’ai choisi le bon chemin. La vie est un chemin, il faut savoir dans quelle direction nous allons. Je me sens dans la bonne direction et je ressens déjà beaucoup de paix en moi. J’échange aussi avec les participants de SAT et Hoffman. C’est très important de toujours garder en tête que c’est un chemin, et que ce chemin n’est jamais terminé. J’ai intériorisé que chaque pas, chaque jour, est l’opportunité de réaliser sa vie, trouver sa voie, au quotidien, ici et maintenant et pas dans le futur.
Quels sont les éléments les plus importants ou originaux que vous retenez ?
Sur un plan général, la chose qui m’a le plus aidée et surprise, c’est l’énergie et la totale liberté dans les relations humaines, la confiance absolue et la certitude que j’étais là sans aucun jugement. Je voudrais être capable de faire ressentir aux gens autour de moi cette énergie, cette confiance, cette ouverture, cette acceptation. J’ai ressenti énormément d’amour pour mes parents, un amour si intense que je n’aurais jamais pu imaginer pouvoir l’expérimenter. Il y a dans Hoffman une énergie spirituelle énorme qui nous aide à entrer en contact avec nos parents quand ils étaient jeunes. C’était une expérience réelle que l’on ressent. C’est un monde visible qui rejoint un monde invisible. Tout ceci est rendu possible par le professionnalisme de Katrin, Chérif et leur équipe, par l’amour qu’ils donnent aux autres. Ils mènent leur travail avec une passion humaine très haute. Chapeau aux organisateurs et à la maman de Katrin qui a ouvert la voie dans la bonne direction.
Comment envisagez-vous la suite du processus ?
Je vais certainement suivre les Jeudis solidaires car après avoir suivi le Processus, il est important de continuer à utiliser les outils et de se retrouver grâce à ces réunions en ligne.
(1) « The French Retreat« . La Loge – 16 210 Yviers, Charente, France