Oprah Winfrey dialogue avec Raz Ingrasci et Orlando Bloom autour du Processus Hoffman, parcours de développement personnel pour se libérer du passé
Dans cet épisode du podcast/vidéo d’Oprah, la question de fond est la suivante : peut-on affronter ses démons, défaire les schémas négatifs hérités de nos parents, éprouver de la compassion pour eux, pardonner — puis guérir et découvrir qui l’on est vraiment, délesté du bagage de l’enfance ? Pour éclairer ce chemin, Oprah s’intéresse au Processus Hoffman, un stage résidentiel d’une semaine fondé en 1967 par Bob Hoffman, souvent décrit comme « dix ans de thérapie en une semaine » ou une « détox psychologique ». Si certains y voient un programme réservé aux privilégiés, il s’est surtout répandu par le bouche-à-oreille, porté par des récits de transformation personnelle.
Identifier ses blocages
Raz Ingrassi, l’un des responsables de la Hoffman Institute Foundation, en expose la philosophie : au cœur de chaque être humain se trouve l’amour — « lumière et amour ». Le travail ne consiste pas à chercher l’amour, mais à retirer les obstacles que nous avons construits contre lui, rejoignant l’intuition de Rûmî. Le Process propose une méthode structurée pour identifier et desserrer ces blocages.
Deux notions sont centrales.
– D’abord la Quadrinité : quatre dimensions de soi interagissent en permanence — le corps, les émotions, l’intellect et une dimension spirituelle/essentielle (le « vrai soi »), sans implication religieuse.
– Ensuite le « syndrome d’amour négatif » : parce qu’ils dépendent vitalement de leurs parents, les enfants imitent très tôt leurs humeurs et comportements — y compris les plus douloureux — afin de préserver le lien d’attachement.
Ces modèles de survie s’installent ensuite dans la vie adulte, influençant estime de soi, relations amoureuses, parentalité ou carrière. Concrètement, la semaine se déroule dans un cadre sécurisé et bienveillant, sans confrontation ni humiliation, avec repos, repas soignés et détox digitale (téléphone éteint). L’objectif est de reconnecter tête, cœur et corps pour que le « vrai soi » reprenne la conduite et que les décisions s’alignent sur l’authenticité plutôt que sur les attentes des autres. Une étude menée sur trois ans à l’Université de Californie, Davis, rapporte des diminutions durables de la dépression et de l’anxiété, ainsi qu’une hausse de la satisfaction de vie, de la compassion et de l’énergie.
Apprivoiser son enfant intérieur
Des personnalités comme Maria Shriver, Katy Perry, Sienna Miller ou Orlando Bloom comptent parmi les 135 000 personnes qui attribuent au Process un changement profond.
Orlando Bloom témoigne d’une expérience « révélatrice » : en revisitant, par visualisations et travail de groupe, les empreintes de la petite enfance, il a appris à apprivoiser son enfant intérieur et son intellect, à s’aimer davantage et à devenir un père plus présent. Il souligne aussi l’intérêt d’un format de retour (« Q2 », trois jours) pour réactiver les acquis. Oprah et Raz évoquent par ailleurs l’effet concret sur la parentalité : Raz raconte comment, après avoir travaillé sur sa propre inhibition des larmes, il a pu aider son père à « apprendre à pleurer », découvrant qu’en ouvrant la tristesse, la joie s’ouvre aussi — tout le spectre émotionnel s’élargit.
La plénitude plutôt que la perfection
Le défi, insiste Raz, est souvent de se prioriser et de se donner le temps d’un vrai recentrage, même lorsque l’on a « coché toutes les cases » du succès social qui, seul, ne suffit pas. Au-delà des performances et des « échelles » qu’on grimpe parfois pour découvrir qu’elles étaient appuyées au mauvais mur, le Process met l’accent sur la plénitude plutôt que la perfection. Pour Raz, une vie bien vécue est celle d’un cœur ouvert, d’une compassion cultivée pour soi et pour les autres, et d’une capacité à naviguer les grands mystères — amour, parentalité, vocation — plus qu’à chercher « la » réponse. Lorsque la Quadrinité est harmonisée, on accède à ce que Parker Palmer appelle « la plénitude cachée de toute chose » : une sensation d’accord intérieur et d’appartenance au monde. Avec aujourd’hui 14 centres dans le monde et une notoriété bâtie, le Hoffman Process demeure, conclut Oprah, une proposition à découvrir et à juger par soi-même.